jeudi 18 novembre 2010

Traversée Mohammédia - Arrecife

Traversée Mohammédia – Arrecife




Il est 5 heures du matin, il n'y a pas de vent, on est au moteur. Etienne se lève pour prendre son quart et je vais me coucher. On discute 5 minutes quand on entend un gros bruit sous la coque. On sort et on voit une grosse fumée blanche qui sort de l'échappement. On éteint tout de suite le moteur et on essaie de comprendre mais on ne voit rien. On redémarre, on se rend compte que le moteur tourne mais très lentement, difficilement et quand on accélère, ça fume. On pense qu'on traîne quelque chose. On essaie de faire un tour sur nous même, on enclenche la marche arrière, mais rien ne change.
On éteint définitivement le moteur et on met les voiles (normal pour un voilier sauf qu'y a quasiment pas de vent). Avec un souffle de vent, on arrive à avancer un peu, on est rassuré, on ne traîne rien mais on pense avoir un truc dans l'hélice.

Ça fait 3 jours que nous sommes partis. Le début de la traversée s'est bien passé. On a du vent portant et on avance toujours à plus de 5 nœuds (on a quand même du mal a tenir les voiles en vent arrière car la mer est un peu formée donc on tire des bords de grand largue).

Après notre "panne" moteur, on avance très très très lentement. Parfois il y a moins d'un nœud de vent...  mais on sait que le vent doit revenir dans la soirée. Le vent revient effectivement dans la nuit et souffle fort, très fort. La mer se forme progressivement, c'est assez angoissant la nuit.
Au matin, le vent continue et les vagues sont de plus en plus impressionnantes. On réduit la voilure au maximum: on remballe tout le génois et on prend 3 ris dans la grand voile. Le bateau se comporte bien mais on est un peu sur-toilée. On a hâte d'arriver.
Vers 9h00, le pilote nous lâche. Ce n'est pas le pilote en lui même qui rend l'âme mais c'est la visse qui tient le support du pilote sur la barre qui s'est cassée. Du coup, Etienne a pris la barre pendant quasiment 8h00. On a aussi pété un coulisseau dans la grand voile.

On s'angoisse un peu pour la manœuvre d'arrivée car on a plus de moteur et il faut mouiller à la voile. Finalement on tente quand même de démarrer le moteur, il tourne, doucement, mais il tourne. On est rassuré de pouvoir faire la manœuvre au moteur surtout qu'il y a beaucoup de bateau au mouillage et qu'on s'y reprend à plusieurs fois car on a accroché un câble avec l'ancre... .
A 17h00, l'ancre tient, on est fatigué mais serein.
Rémy et Flo nous rejoignent le soir même et on est bien content de les voir.





Le lendemain Etienne plonge pour découvrir un espèce de sac entortillé dans l'hélice. Une fois enlevé le moteur "ronronne" comme au premier jour (pas le premier jour, premier jour mais comme le jour où on a découvert Delos à l'Ile Rousse).











On a fait au total 479 miles (887 km). C'est notre plus grande traversée pour nous 2. Le coup de vent nous a impressionné, nous a fatigué mais pas traumatisé du tout, par contre la traversée a éveillé des doutes. Etienne n'est finalement pas fan des grandes traversées. Il a un sentiment d'emprisonnement sur notre petit bateau au milieu de l'océan. Du coup, on se pose des questions sur la suite de notre parcours... .
Mais pour l'instant, on profite des îles Canaries, on visite, on prend le soleil et on verra dans quelques jours.

4 commentaires:

  1. Quelle aventure! C'est fou la toile qui est accrochée a l'helice, tu m'etonnes que le moteur ai eu du mal sur le coup. La photo est chouette d'ailleurs ;-) en tout cas prenez bien le temps de vous poser et de profiter des Canaries avec Rémy et Flo. On pense bien a vous. Vous nous manquez... Mais on est ravis de voir le super périple que vous êtes en train de vivre! Gros bécots les biquets!

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  2. On vous aime et on est avec vous !!

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  3. Eh bien quelle aventure ! Posez vous bien pour la réflexion. En attendant prenez de bonnes vacances avec Remy et Flo. Vous êtes trop beaux sur la photo. Gros bisous Martine

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  4. Au fait, quand on regarde la photo publiée dans "le projet" et ben je trouve que votre parcours ressemble fortement à un bouteille... Ah les jeunes et l'acool... Doud ;)

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